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Il y’a quelques semaines, Baptiste Martin étudiant en 2 ème année Décoration d’intérieur à MJM  Strasbourg a choisi pour son projet de classe de déco le peintre Philippe Pasqua, afin de lui créer un espace hybride au sein de la Galerie Joseph située au 6 rue de Braque à Paris. Cet espace devait intégrer son lieu de vie, son atelier, ainsi qu’un showroom, permettant la présentation de ses œuvres au public.

Résultat : L’artiste a applaudi son projet sur Instagram et le post a été relayé sur la page de la galerie Joseph !

On vous laisse découvrir tout ça en vidéo juste en dessous ! 👇

Témoignage de Baptiste :

Mon choix s’est instinctivement dirigé vers l’artiste Philippe Pasqua. Je considère qu’il est l’un des artistes majeurs de l’art contemporain français, tant pour la diversité de son œuvre au caractère multidisciplinaire que pour son aspect monumental.

J’apprécie tout particulièrement le fait qu’il cherche, avant tout, l’émotion dans l’individu, et qu’il n’hésite pas à représenter des sujets difficiles, sans jamais vouloir choquer, mais plutôt mettre en avant les stigmates de notre société pour que notre regard s’y confronte. Pour ce projet, c’est son travail des vanités que je trouve fascinant, qui m’a éminemment influencé.

Ma volonté première était de ne pas tomber dans un pastiche et un traitement caricatural de son travail. C’est pourquoi j’ai voulu faire écho à son œuvre de manière subtile et symbolique. Pour le décor de son lieu de vie, je me suis dirigé vers un aménagement épuré, débarrassé de toute pollution visuelle, idéal pour ne pas interférer avec la réflexion de l’artiste et éviter toute nuisance à son processus créatif. Mon travail c’est traduit par une omniprésence de blanc, à l’image d’une toile encore vierge.

Mon ambition était aussi d’évoquer son œuvre à travers sa monumentalité. Philippe Pasqua travaille essentiellement sur de très grands formats, permettant une appréciation de son œuvre encore plus forte. J’ai exprimé cette monumentalité à travers l’architecture, notamment grâce à un grand escalier colossal, et la cheminée, dont la grandiosité est accentuée grâce à la fosse de conversation.

J’ai évoqué également son  travail à travers un apport de textures, évoquant ses peintures, et le procédé de l’«Alla Prima» qu’il utilise.

L’ensemble du projet se veut, avant tout, un espace dédié à la création, exercée dans un environnement harmonieux et adapté. Véritable mise en abîme dans l’œuvre de Pasqua, d’une manière parfaitement suggérée, l’intégralité du projet, de l’espace réservé au public, à l’espace privatif, renvoie à son œuvre et à ses symboles. Son travail des vanités s’exprime à travers l’utilisation du miroir dans l’intégralité du projet, symbole même de la vanité. J’ai notamment habillé le showroom de miroirs brisés, afin de confronter le visiteur à sa propre image, comme le fait l’artiste dans ses œuvres. L’aspect brisé permet de confronter le visiteur non seulement à son image, mais aussi à sa propre vulnérabilité, en écho direct à sa volonté de représenter les êtres abîmés et vulnérables.